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samedi 20 mai 2017

Les dinosaures revus et corrigés

Fossile de Dilophosaurus, ancien Saurischien et nouvel Ornithoscélidé ? (photo E. Solà, CC BY-SA 3.0).

Séisme chez les paléontologues : les fondations de la classification des dinosaures, largement acceptées depuis 130 ans, seraient-elles bancales ? Deux grands groupes frères avaient été définis dès le xixe siècle puis confirmés par la suite : les ornithischiens et les saurischiens, dont les os du bassin évoquent respectivement ceux des oiseaux et des reptiles. 

Arbre phylogénétique "classique" des dinosaures (crédit : Darren Naish/Tetrapod Zoology, avec son aimable autorisation).

Trois chercheurs britanniques remettent ces groupes en question à partir de nouvelles analyses phylogénétiques dont l’originalité est d’inclure un nombre de taxons inhabituellement élevé, y compris des espèces du Trias ayant vécu au début de l’histoire des dinosaures. Il apparaît que les saurischiens, jusqu’ici subdivisés en Théropodes (Tyrannosaurus, etc.) et Sauropodomorphes (Diplodocus, etc.), constituent un groupe paraphylétique. Les Théropodes seraient en fait moins proches des Sauropodomorphes que des Ornithischiens (Stegosaurus, Triceratops, etc.) et rejoignent donc ces derniers dans un nouveau groupe baptisé Ornithoscélidés. Les Sauropodomorphes restent, quant à eux, dans le groupe des Saurischiens, qui garde son nom et hérite au passage des Herrerasauridae (plus anciens dinosaures connus, dont la classification a toujours été problématique).

Nouvel arbre phyologénétique proposé par Baron et al. (crédit: Darren Naish/Tetrapod Zoology).

Ainsi corrigé, le nouvel arbre phylogénétique des dinosaures appelle à reconsidérer bien des connaissances élaborées sous des hypothèses qui semblent aujourd’hui erronées. Cela va de l’apparence des premiers dinosaures à l’évolution de leur régime alimentaire, en passant par leurs origines géographiques. L’avenir, avec son lot de fossiles inédits, dira si ce nouveau cadre d’études remplace l’ancien pour de bon.


Référence : Baron M. G. et al. 2017 - A new hypothesis of dinosaur relationships and early dinosaur evolution”, Nature, 543, p. 501-506 (doi: 10.1038/nature21700).

Julien Grangier

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