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Fossile de Dilophosaurus, ancien Saurischien et nouvel Ornithoscélidé ? (photo E. Solà, CC BY-SA 3.0). |
Séisme chez les paléontologues : les fondations de
la classification des dinosaures, largement acceptées depuis 130 ans,
seraient-elles bancales ? Deux grands groupes frères avaient été
définis dès le xixe
siècle puis confirmés par la suite : les ornithischiens et les
saurischiens, dont les os du bassin évoquent respectivement ceux des oiseaux et
des reptiles.
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Arbre phylogénétique "classique" des dinosaures (crédit : Darren Naish/Tetrapod Zoology, avec son aimable autorisation). |
Trois chercheurs britanniques
remettent ces groupes en question à partir de nouvelles analyses phylogénétiques
dont l’originalité est d’inclure un nombre de taxons inhabituellement élevé, y
compris des espèces du Trias ayant vécu au début de l’histoire des dinosaures.
Il apparaît que les saurischiens, jusqu’ici subdivisés en Théropodes (Tyrannosaurus, etc.) et Sauropodomorphes
(Diplodocus, etc.), constituent un
groupe paraphylétique. Les Théropodes seraient en fait moins proches des Sauropodomorphes
que des Ornithischiens (Stegosaurus, Triceratops, etc.) et rejoignent donc
ces derniers dans un nouveau groupe baptisé Ornithoscélidés. Les Sauropodomorphes
restent, quant à eux, dans le groupe des Saurischiens, qui garde son nom et
hérite au passage des Herrerasauridae (plus anciens dinosaures connus, dont la classification
a toujours été problématique).
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Nouvel arbre phyologénétique proposé par Baron et al. (crédit: Darren Naish/Tetrapod Zoology). |
Ainsi corrigé, le nouvel arbre phylogénétique
des dinosaures appelle à reconsidérer bien des connaissances élaborées sous des
hypothèses qui semblent aujourd’hui erronées. Cela va de l’apparence des
premiers dinosaures à l’évolution de leur régime alimentaire, en passant par
leurs origines géographiques. L’avenir, avec son lot de fossiles inédits, dira
si ce nouveau cadre d’études remplace l’ancien pour de bon.
Référence :
Baron M. G. et al. 2017 - “A new hypothesis of dinosaur relationships
and early dinosaur evolution”, Nature,
543, p. 501-506 (doi: 10.1038/nature21700).
Julien Grangier
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